AFGHANISTAN
Depuis la prise de pouvoir du mouvement taliban en 2021, l'Afghanistan demeure plongé dans une instabilité profonde, exacerbée par des conflits internes et des tensions géopolitiques avec les pays voisins. Après la chute rapide du gouvernement afghan soutenu par les États-Unis, l'armée nationale s’est effondrée, laissant place à un retour du pouvoir taliban. Ce régime, qui imposait une version stricte de la loi islamique dans les années 1990, a réinstauré un contrôle autoritaire sur le pays, avec des répercussions dramatiques pour les droits humains, notamment pour la situation des femmes.
En 2025, bien que les Talibans aient consolidé leur emprise sur le pouvoir, des groupes armés opposés continuent de constituer une menace, notamment l'État islamique au Khorasan (Daech-K), qui mène une insurrection persistante contre le régime taliban. Les affrontements entre ces deux groupes ont entraîné des pertes civiles significatives et contribuent à l'instabilité sécuritaire du pays.
Parallèlement, l'influence des grandes puissances régionales – Pakistan, Iran, Chine et Russie – reste tangible, chacune cherchant à tirer parti de la situation pour renforcer son poids géopolitique dans la région. Le régime taliban a entamé des négociations avancées avec la Russie et des discussions préliminaires avec la Chine pour effectuer des transactions commerciales en monnaies locales, réduisant ainsi leur dépendance au dollar américain.
La situation des femmes afghanes en 2025 est tragiquement marquée par des restrictions de plus en plus sévères imposées par le régime taliban. Depuis 2021, les Talibans ont systématiquement démantelé l'accès des femmes et des filles à l'éducation, interdisant l'enseignement secondaire et universitaire, ainsi que la formation médicale, notamment en obstétrique et en soins infirmiers. Ces mesures ont des conséquences dévastatrices sur la santé publique, exacerbant les taux de mortalité maternelle et infantile.
Les Talibans ont renforcé leur contrôle sur la vie publique, limitant la liberté de mouvement des femmes, leur accès à l'emploi et les condamnant à une existence confinée aux sphères privées. Les femmes sont désormais interdites de travailler pour des ONG et des agences des Nations Unies, sauf dans des secteurs spécifiques comme la santé et l'éducation, et dans ces domaines, les restrictions sont strictes. Elles sont également exclues de la plupart des espaces publics, tels que les parcs, les salles de sport et les salons de beauté, et doivent se conformer à des codes vestimentaires stricts. Plus de 28 millions de personnes, soit un tiers de la population, avaient besoin d’une aide humanitaire en 2023. Cette aide est une condition de survie pour 14,7 millions d’entre elles.
La situation sécuritaire générale reste préoccupante en Afghanistan. Des zones restent cependant extrêmement dangereuses et ne permettent pas le déploiement du travail humanitaire. Ces dernières sont contrôlées par des groupes extrémistes et des attaques terroristes régulières. Le 12 janvier 2024, une attaque contre le ministère des affaires étrangères à Kaboul a tué 33 personnes - dont nombre de civils - et blessé au moins 45 personnes. Ainsi, même si on ne recense pas d’attaques ciblées contre des humanitaires, les rapports de Human Rights Watch et d'Amnesty international insistent sur les dangers inhérents à ce type d’activités dans la zone. Les travailleurs humanitaires, les journalistes et les femmes doivent être considérés comme étant particulièrement vulnérables, souvent ciblés par des groupes extrémistes comme Daech-K ou par les forces talibanes elles-mêmes. Concernant les journalistes, les autorités talibanes ont imposé une censure rigoureuse, fait fermer des centaines de médias et restreignent largement le travail des correspondants étrangers (obtention difficile de visas). Les arrestations arbitraires sont aussi légion.
La répression violente de toute forme de protestation et les attaques contre les droits humains font de l'Afghanistan l'un des pays les plus dangereux au monde, non seulement pour ses citoyens, mais aussi pour les étrangers présents sur son territoire.
Les femmes, en particulier, vivent dans une terreur constante, de l’isolement social aux violences systémiques, sans un soutien institutionnel fiable. Leurs vies sont marquées par des restrictions constantes et une répression qui ne cesse de croître. En janvier 2025, le procureur en chef de la Cour pénale internationale a demandé des mandats d'arrêt contre les dirigeants talibans pour persécution des femmes et des filles, qualifiant ces actes de crimes contre l'humanité.