ALGÉRIE
En 2025, l’Algérie reste un pays relativement stable sur le plan intérieur, mais plusieurs tensions latentes méritent une vigilance soutenue.
Sur le plan sécuritaire, la menace terroriste demeure présente dans les zones reculées, bien qu’elle soit en nette diminution depuis plusieurs années. Les groupes armés islamistes, notamment ceux affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ont perdu en influence, mais ils conservent une capacité d'action résiduelle dans les régions montagneuses (Kabylie, Aurès) et surtout dans les zones frontalières sahariennes. Ces dernières, très poreuses, exposent le pays à des incursions de groupes terroristes ou de trafiquants transnationaux, particulièrement à la frontière avec le Mali, le Niger et la Libye.
Les grandes villes algériennes restent globalement sûres. Les principales menaces y sont liées à la petite délinquance (vols à l’arraché, cambriolages), en particulier à Alger, Oran et Constantine. Le niveau de violence criminelle reste toutefois inférieur à celui de nombreux autres pays de la région.
Sur le plan politique, le pouvoir reste concentré entre les mains des militaires et de la présidence. Abdelmadjid Tebboune reste en poste en 2025, mais son mandat est affaibli par une défiance populaire persistante. Le Hirak, mouvement populaire né en 2019, a perdu en visibilité mais continue d’exister à bas bruit, notamment sur les réseaux sociaux et dans certaines mobilisations ponctuelles.
Cependant, le système politique algérien traverse une période de fortes divisions internes. Le pouvoir ne repose plus sur les seules structures traditionnelles du gouvernement, mais sur un équilibre fragile entre la présidence et l’armée. Le "clan" présidentiel est de moins en moins influent, notamment avec la division des services de renseignement (DRS) qui ont longtemps détenu un contrôle substantiel. Le général Mohamed Médiène (Toufik), chef des renseignements, a été limogé après avoir attaqué des membres du "clan" présidentiel. Cette évolution montre une instabilité politique profonde, avec des "clans" qui se battent pour dominer.
Les difficultés économiques sont également notables, particulièrement pour la tranche de la population entre 19 et 25 ans, représentant 10,7 millions de jeunes. Le taux de chômage élevé dans cette population menace la stabilité sociale, un défi que le gouvernement cherche à gérer par des augmentations massives des subventions et des allocations chômage. Toutefois, ces mesures pèsent lourdement sur le budget de l'État, augmentant la dépendance de l’Algérie aux revenus pétroliers.
L’économie algérienne reste en effet largement dépendante des hydrocarbures, ce qui rend le pays vulnérable aux fluctuations des cours mondiaux. Bien que certaines réformes aient été esquissées pour encourager la diversification économique et les investissements étrangers, leur mise en oeuvre reste lente. Les infrastructures vieillissantes dans l’industrie pétrolière nécessitent également des investissements, mais l’Algérie peine à attirer les capitaux nécessaires.
Sur le plan diplomatique, les relations avec le Maroc ont été rompues en 2021, et la frontière demeure fermée. Les tensions diplomatiques sont ponctuées d’incidents médiatiques et militaires, mais sans dégénérer pour l’instant en conflit ouvert. Les relations avec la France restent tendues, notamment sur les questions mémorielles et migratoires, malgré des tentatives de normalisation observées fin 2024. Les ressortissants Français peuvent être directement visés et subir des attaques verbales voire physiques.
L’Algérie se trouve aujourd'hui relativement isolée sur la scène internationale. Ses partenaires traditionnels, tels que la Russie et la Syrie, sont affaiblis, notamment par la guerre en Ukraine et la chute de Bachar al-Assad. Les Russes, qui sont les principaux fournisseurs d’armement de l’Algérie, peinent à répondre aux besoins militaires du pays.
Par ailleurs, l’Algérie a accru ses partenariats avec des pays comme la Chine, la Turquie et, dans une moindre mesure, l’Italie et la Russie, tout en maintenant une certaine prudence vis-à-vis du conflit en Ukraine.
Il est fortement déconseillé de se rendre dans les zones sahariennes du pays (Tamanrasset, Djanet, In Salah, etc.) ou dans les régions frontalières avec le Mali, le Niger, la Libye et la Tunisie. Ces zones restent exposées au risque d’enlèvement, de contrebande et d’attaques armées.
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