Sur le plan criminel, l’Algérie est globalement épargnée par le crime organisé. Le système judiciaire algérien, très répressif, permet de maintenir le nombre de crimes violents à des taux assez bas. Il existe cependant des risques liés à la petite criminalité, notamment dans les grandes villes du pays, où les vols à l’arraché et les cambriolages sont assez fréquents.
Sur le plan purement sécuritaire, la menace terroriste est en nette diminution dans le pays depuis plusieurs années, mais elle reste élevée, notamment dans les zones reculées du pays (loin de la bande côtière assez urbanisée) et surtout dans les zones frontalières, très poreuses et ouvertes aux groupes terroristes et rebelles transfrontaliers. Il est fortement recommandé d’éviter l’arrière-pays algérien (toute la zone saharienne) ainsi que toutes les zones frontalières (avec la Libye, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, le Mali et le Niger). C’est dans ces zones que le risque d’attentat, mais surtout d’enlèvement, est le plus important.
Sur le plan politique, le pays est relativement stable depuis le remplacement du président Bouteflika, mais la position des institutions algériennes reste néanmoins précaire : le pays dépend beaucoup de sa rente liée aux hydrocarbures et a peu diversifié son économie. Toute variation rapide des cours des matières premières peut entraîner des conséquences sociales violentes en Algérie, qui peuvent prendre diverses formes. Le mouvement du Hirak, débuté en 2019 sur fond de crise politique et de problématiques économiques, en est un exemple flagrant. Bien que le mouvement soit en phase d’essoufflement, il est l’indicateur d’une société algérienne en ébullition et demandeuse de changement. Une veille de la situation politique et sociale du pays doit être impérativement mise en place pour les acteurs présents sur place afin d’anticiper tous les changements politiques et économiques, en particulier structurels ou durables, et leurs répercussions potentielles.
Sur le plan géopolitique, l’Algérie est en phase de transition : elle maintient des liens tendus avec le Maroc (la frontière entre les deux pays reste fermée), mais la situation tend à se normaliser ou à rester sur un plateau depuis mi-2022. Vis-à-vis de la Russie, partenaire historique de l’Algérie notamment sur le plan de la fourniture de matériel militaire, Alger tend à prendre ses distances depuis le printemps 2022 en conséquence de la guerre en Ukraine. Sur pression de Washington, l’Algérie a annulé son exercice militaire conjoint avec les forces russes et a promis de diversifier ses approvisionnements d’armements pour moins dépendre de la Russie. Vis-à-vis de la France, si la situation reste tendue, notamment en raison du conflit mémoriel autour de l’héritage colonial et de la guerre d’Algérie, les relations entre les deux pays sont apparemment en nette amélioration depuis l’automne 2022, avec des déclarations conjointes mettant en avant un apaisement de la situation et se traduisant par une résolution de la « crise des visas » en cours. Il est néanmoins possible que cet apaisement ne soit qu’apparent et temporaire :les relations franco-algériennes doivent donc être suivies avec régularité, notamment pourles acteurs français ou francophones qui peuvent directement pâtir d’une dégradation de ces relations.