BANGLADESH

En 2025, le Bangladesh reste confronté à une série de défis structurels majeurs, combinant surpopulation, pauvreté chronique, instabilité politique et vulnérabilité climatique. Bien que le pays affiche une croissance économique résiliente, celle-ci ne suffit pas à absorber les inégalités et les tensions sociales croissantes.


Les élections générales de janvier 2024, remportées une nouvelle fois par la Première ministre Sheikh Hasina, ont été entachées de violences et de soupçons de fraude, renforçant la polarisation politique. L’opposition, en partie réprimée, continue de dénoncer un régime autoritaire marqué par une utilisation systématique des forces de sécurité pour contenir toute contestation.


Les mouvements sociaux représentent un réel risque au Bangladesh. Le 5 août 2024, ils ont amené Sheila Hassen à démissionner et à fuir le pays à bord d’un hélicoptère alors que des milliers de manifestants prenaient d’assaut sa résidence officielle à Dacca. La répression violente de ces manifestations à entraîné la mort de plus de 300 personnes et des milliers d’arrestations.


Le climat social reste tendu, notamment dans le secteur textile, pilier de l’économie bangladaise. Des mouvements de grève et des manifestations régulières ont été signalés tout au long de 2024, en particulier à Dacca, Chittagong et Narayanganj. Ces mobilisations sont parfois violemment réprimées, avec des arrestations arbitraires et des coupures d’accès aux réseaux sociaux.


Sur le plan sécuritaire, la criminalité reste élevée, surtout dans les grandes agglomérations. Les vols, les agressions sexuelles et les extorsions sont fréquents. Les zones rurales ne sont pas épargnées : des attaques violentes, des vols domiciliaires et des enlèvements y sont régulièrement rapportés, notamment dans les régions frontalières ou isolées.


Le risque terroriste, bien que modéré, demeure présent. Des cellules dormantes islamistes, parfois affiliées à l’État islamique, continuent d’être démantelées. Des attaques ciblées contre des minorités religieuses, des diplomates ou des expatriés ne sont pas à exclure, comme l’ont rappelé des incidents ponctuels en 2024. La surveillance gouvernementale des milieux islamistes radicaux reste néanmoins active et efficace.


Sur le plan humanitaire, la situation reste préoccupante : le Bangladesh accueille toujours plus d’un million de réfugiés rohingyas dans des camps surpeuplés, notamment à Cox’s Bazar. La criminalité y explose, avec une recrudescence des trafics d’êtres humains, de drogue et d’armes, dans un contexte de dégradation des conditions de vie et d’insécurité croissante. Le travail des ONG est par ailleurs complexe dans le pays. Sous le gouvernement de Sheikh Hasina, ces organisations ont souvent été accusées de servir des intérêts étrangers. La loi sur le Foreign Donations Régulation Act 2016 impose des contraintes sévères sur le financement étranger, les enregistrements et les activités des ONG. Elles risquent également une suspension d’activités en cas de désaccord politique avec le gouvernement. Enfin, elles font l’objet d’une surveillance accrue par les services de renseignements. Ces mêmes ONG sont ciblées par des campagnes de désinformation, victimes de la méfiance de la population et de la concurrence des ONG locales - soutenues par le gouvernement - qui entravent le travail des ONG internationales. Dans ce cadre, le personnel peut être menacé, harcelé ou agressé, notamment dans les zones rurales sensibles. Ces ONG peuvent aussi se retrouver au coeur de tensions communautaires (certaines ONG travaillant avec des minorités ethniques pouvant etre la cible d’hostilités locales) ou de terrorisme localisé, étant vues comme des « agents » de l’Occident.


Le pays reste par ailleurs extrêmement vulnérable au changement climatique. Les inondations saisonnières, les cyclones et les épisodes de chaleur extrême ont causé des dizaines de morts et des millions de déplacés en 2024. Ces catastrophes accentuent les migrations internes et la pression sur les infrastructures urbaines.


Pour les voyageurs, seuls les déplacements dans la capitale et les zones fortement sécurisées peuvent être envisagés, avec un dispositif de sécurité rigoureux. Les voyages hors de Dacca ou dans les zones frontalières sont fortement déconseillés, sauf dans un cadre professionnel ou humanitaire formellement encadré.