Le Canada est un État fédéral peuplé d’une majorité de descendants de colons anglo-saxons, mais aussi d’une minorité québécoise issue de colons français et d’une petite minorité indigène amérindienne, les « Premières Nations ». Cette répartition ethnique complexe donne lieu à de réelles tensions au sein de la société canadienne.
D’un côté, les autochtones demandent que l’État canadien soit tenu responsable de son passé colonialiste. Les aborigènes trouvent le Premier ministre Justin Trudeau relativement réceptif à leurs demandes, surtout dans un contexte médiatique compliqué où la presse ne cesse de révéler les abus commis au cours du siècle dernier.
L’autre polarisation de la société canadienne se trouve du côté des Québécois francophones, qui affirment depuis plus d’un siècle une volonté claire d’autonomie, voire d’indépendance. Les Québécois voient d’un très mauvais œil la politique de Justin Trudeau, notamment sur la question de l’immigration.
L’immigration est en effet une question clé dans le pays : dans un État fédéral où s’opposent anglophones et francophones, libéraux et conservateurs, l’immigration sert de variable d’ajustement. Les francophones privilégient l’immigration haïtienne et maghrébine, tandis que les anglophones préfèrent attirer les Indiens et les Pakistanais. En fait, le pays, qui compte la moitié de la population de la France, reçoit presque deux fois plus d’immigrants, soit environ 600 000 migrants chaque année. Ce flux migratoire intense entraîne des problèmes majeurs, tant en termes d’intégration culturelle et religieuse qu’en termes d’intégration économique.
Enfin, face à toutes ces divisions et à la prédominance du pouvoir de Justin Trudeau, le Canada fait actuellement face à un nouveau mouvement : le WEXIT, ou la sécession pacifique des États occidentaux du pays. Ces États, majoritairement conservateurs, rejettent de plus en plus les commandes de l’establishment libéral canadien et veulent trouver leur propre voie, vers les États du nord des États-Unis et le Pacifique. En 2020, par exemple, on estime que 46 % de la population de l’Alberta est favorable à une telle indépendance, un chiffre qui restera stable en 2022.
Souvent perçu comme une « force tranquille », le Canada reste un pays très sûr et calme, mais qui doit faire face à d’importants défis structurels. Comme les États-Unis, le Canada semble entrer lentement dans un processus de désintégration politique, avec un risque sérieux de balkanisation à long terme si certaines provinces quittent la fédération. Toutefois, dans un avenir proche, la situation au Canada reste très sûre pour les voyageurs, avec un risque criminel très faible et des mouvements sociaux généralement sous contrôle.