GUATEMALA
En 2025, le Guatemala traverse une phase politique incertaine après l’entrée en fonction du président Bernardo Arévalo, élu en 2023 sous la bannière du parti progressiste Semilla. Son arrivée au pouvoir a suscité de grands espoirs parmi la jeunesse et les classes moyennes urbaines mais se heurte à de fortes résistances de la part des élites traditionnelles, de certains secteurs de l’appareil judiciaire et de groupes économiques conservateurs.
Le gouvernement Arévalo a promis de lutter contre la corruption systémique, de renforcer les institutions démocratiques et de restaurer l’État de droit. Cependant, ses réformes sont ralenties par les blocages institutionnels et par une hostilité persistante du ministère public, qui a tenté à plusieurs reprises d’entraver la transition démocratique à l’issue du scrutin de 2023.
Sur le plan sécuritaire, la criminalité reste très élevée. Les gangs (maras), les réseaux de narcotrafic et les milices locales exercent une forte influence dans de nombreuses régions, notamment dans les zones urbaines de Guatemala Ciudad, Mixco, Escuintla, ainsi que dans certaines provinces frontalières. Les extorsions, enlèvements, meurtres ciblés et homicides de droit commun sont fréquents. Les autorités sont souvent dépassées ou complices. Cette criminalité s’accompagne d’une collusion entre élites et crime organisé. De nombreuses institutions sont infiltrées par des intérêts privés ou criminels qui menacent les ONG travaillant sur des questions de droits humains, de lutte contre la corruption, contre les atteintes à l’environnement ou pour la justice sociale.
Les zones rurales sont également affectées par les conflits fonciers, les tensions autour de l’exploitation minière ou des cultures illicites, et par la violence envers les populations indigènes ou les militants écologistes et communautaires. Plusieurs assassinats de leaders locaux ont encore été signalés en 2024, en particulier dans les départements de Huehuetenango, Quiché et Alta Verapaz.
La migration reste un enjeu central : des milliers de Guatémaltèques, confrontés à la pauvreté, à la violence et à l'absence de perspectives, cherchent toujours à rejoindre les États-Unis via le Mexique. Les départs massifs désorganisent certaines communautés locales et nourrissent les tensions politiques internes comme régionales.
Pour les voyageurs étrangers, le Guatemala présente des risques importants. Les agressions ciblant des touristes ont été recensées en 2024 dans les zones touristiques majeures, y compris autour du lac Atitlán, d’Antigua et de Tikal. Il est impératif de se déplacer avec des opérateurs reconnus, d’éviter les trajets nocturnes et de se tenir à l’écart des quartiers sensibles.