KENYA

En 2025, le Kenya reste l’un des pôles économiques et diplomatiques majeurs d’Afrique de l’Est, tout en faisant face à une instabilité sécuritaire persistante dans plusieurs régions. Le président William Ruto, au pouvoir depuis 2022, gouverne dans un climat social tendu, marqué par des critiques sur la vie chère, la fiscalité et les réformes économiques.

Des manifestations antigouvernementales ont eu lieu à plusieurs reprises en 2024 et début 2025, notamment à Nairobi, Kisumu et Mombasa. Elles ont parfois dégénéré en affrontements violents avec les forces de l’ordre. Ces mouvements de protestation, soutenus par l’opposition emmenée par Raila Odinga, traduisent un mécontentement croissant vis-à-vis de l’inflation, du chômage et de la corruption.

Sur le plan sécuritaire, la menace terroriste demeure importante, en particulier dans l’est du pays, frontalier avec la Somalie. Le groupe islamiste somalien Al-Shabaab mène toujours des attaques meurtrières, notamment dans les comtés de Mandera, Garissa et Wajir, visant des postes de police, des convois militaires ou des civils. Nairobi elle-même reste potentiellement exposée à des attentats, comme l’ont montré les attaques passées contre des hôtels, centres commerciaux ou ambassades.

Les régions côtières (Lamu, Malindi) et le nord du pays (Turkana, Marsabit) connaissent également des violences sporadiques, liées à des conflits intercommunautaires, à la contrebande d’armes, ou à des rivalités autour des ressources naturelles. Les vols de bétail et les affrontements tribaux peuvent donner lieu à des pertes civiles importantes.

À Nairobi, Mombasa ou Kisumu, la délinquance urbaine reste élevée : agressions, vols à la tire, cambriolages, arnaques et parfois attaques violentes ciblant les expatriés ou les touristes. Des réseaux criminels organisés sont actifs, notamment dans les quartiers informels.

En dépit de ces défis, le Kenya conserve une relative stabilité institutionnelle, un appareil sécuritaire structuré, et une politique étrangère dynamique. Il accueille plusieurs bases militaires étrangères et sièges d’agences régionales de l’ONU. La coopération avec les États-Unis et l’Union européenne en matière de lutte antiterroriste reste active.

Pour les voyageurs, le Kenya reste une destination fréquentée, notamment pour les safaris. Toutefois, les zones frontalières avec la Somalie, le Soudan du Sud et l’Éthiopie sont formellement déconseillées, et la vigilance est fortement recommandée dans les grandes villes, les zones rurales isolées et les lieux touristiques.