Le Liban est un petit Etat multiculturel du Proche Orient, établi sous l’appellation d’Etat du grand Liban à l’issue de la première guerre mondiale, sur un territoire syrien qui était alors sous mandat français. Les chrétiens maronites considérés majoritaires dans la région du mont Liban souhaitaient obtenir leur propre Etat séparé de la Syrie, peuplée à majorité de musulmans sunnites et chiites. Depuis lors, le Liban dispose d’un système politique unique au sein duquel chaque communauté possède des prérogatives et des places prédéfinies. Néanmoins, la configuration du pays a évolué et le système politique ne reflète plus la réalité confessionnelle de la population libanaise depuis le début des années 1960.
Situé dans une zone de crise et de conflictualité élevée, le Liban a été touché par plusieurs guerres civiles depuis 1958 et son histoire est ponctuée d’interventions étrangères qui ont eu un impact négatif sur l’état des infrastructures et la santé économique du pays. La position éminemment stratégique du pays et l’existence de fortes minorités confessionnelles, culturelles et religieuses crée un terreau favorable aux ingérences. Ainsi, plusieurs quartiers de la capitale Beyrouth sont administrés par le Hezbollah, proche de Téhéran et véritable Etat chiite dans l’Etat.
Depuis la guerre éclair du Hezbollah contre Israël en 2006, la classe politique libanaise n’a pas été en mesure d’améliorer les situations économique et politique du pays et a fait face à des troubles importants ces dernières années. Aucun gouvernement solide, apte à maintenir une assise politique dans la durée, pouvant réaliser l’unité et assurer la prospérité économique de l’Etat libanais n’a émergé.
L’explosion du port de Beyrouth, en août 2020, a porté un coup supplémentaire à la situation déjà fragile d’un pays confronté à une crise multiforme à laquelle les forces en présence sont incapables de répondre. Les dégâts sont importants, le bilan économique désastreux et l’absence de réponse politique d’envergure laisse la reconstruction en suspens.
Le pays continue donc à s’enfoncer dans une spirale de violence et de tensions entre les communautés, cela sur fond d’influences extérieures. L’épisode le plus marquant de l’année étant probablement les combats sanglants d’octobre, en plein cœur de Beyrouth, qui ont opposé des militants du Hezbollah aux Phalangistes maronites, le tout à l’arme lourde. A la suite de cette escarmouche qui a mobilisé plusieurs centaines de combattants et qui a fait plusieurs morts, le chef du Hezbollah a menacé l’Etat libanais, en affirmant que le Hezbollah disposait de 100 000 combattants et que le mouvement chiite était prêt à mener une guerre civile si nécessaire. Cela fait donc craindre à la population et aux observateurs internationaux que le Liban puisse renouer avec les conflits communautaires et la guerre.
Ainsi, les déplacements sont possibles au Liban, mais ils ne peuvent être envisagés sans une analyse récente et permanente de la situation et un accompagnement, en particulier s’il faut se déplacer à l’intérieur du pays.