PAKISTAN
Le Pakistan demeure, en 2025, dans une situation de grande instabilité politique, sécuritaire et sociale. La tenue des élections générales en février 2024, dans un climat de tensions extrêmes, n’a pas permis d’apaiser les clivages internes. Le parti de l’ex-Premier ministre Imran Khan, emprisonné et disqualifié avant le scrutin, a été largement affaibli, tandis que la légitimité du nouveau gouvernement reste contestée.
Le pays fait face à une recrudescence de la violence, notamment :
Dans les zones frontalières avec l’Afghanistan, où les talibans pakistanais du TTP (Tehrik-e-Taliban Pakistan) ont multiplié les attaques contre l’armée et les forces de sécurité.
Dans les provinces du Baloutchistan (notamment Quetta) et de Khyber Pakhtunkhwa, où des groupes séparatistes et jihadistes mènent régulièrement des attentats, embuscades et assassinats.
À Karachi, où des cellules islamistes ont ciblé des bâtiments de l’État, et où les tensions ethniques et politiques persistent.
Les groupes affiliés à Daech, particulièrement actifs dans les provinces du sud-ouest, ont perpétré plusieurs attentats sanglants en 2024, notamment contre des mosquées chiites, des rassemblements soufis et des forces de police.
Le discours anti-occidental, déjà exacerbé par des campagnes de désinformation et des positions religieuses extrémistes, s’est renforcé à la suite de la guerre à Gaza et des positions prises par certains pays européens. Des manifestations hostiles à la France et à d'autres États occidentaux ont eu lieu dans les grandes villes, parfois violentes.
Le Pakistan connaît une forte polarisation, alimentée par les rivalités entre les partis politiques, les ingérences de l’armée dans la vie publique, et une crise économique persistante. L’inflation, la dette extérieure et la dévaluation de la roupie ont aggravé la pauvreté. Des manifestations sociales et politiques secouent régulièrement Lahore, Islamabad et Peshawar.
La contestation est réprimée de manière ferme, et la liberté de la presse reste sévèrement restreinte. Les journalistes, activistes des droits humains et opposants sont régulièrement harcelés, arrêtés, voire contraints à l’exil.
Tout séjour de ressortissants occidentaux, et en particulier français, au Pakistan doit faire l’objet de mesures de sécurité rigoureuses. Il est formellement déconseillé de se rendre :
Dans toutes les zones frontalières, notamment avec l’Afghanistan, l’Iran et l’Inde.
Dans la province du Baloutchistan (Quetta, Gwadar), où les enlèvements et les attentats sont fréquents.
Dans le Cachemire pakistanais, à forte valeur militaire et stratégique.
Même à Islamabad, Lahore ou Karachi, le risque d’attentat, d’enlèvement ou d’attaque ciblée est réel. La prudence est impérative dans les lieux publics, religieux, diplomatiques et commerciaux.