PHILIPPINES
Bien que les Philippines restent un pays politiquement stable, elles demeurent confrontées à une insécurité multiforme justifiant un classement sécuritaire intermédiaire (danger 3/5) et la recommandation de mesures de vigilance renforcées, notamment pour les étrangers.
Le pays est confronté à plusieurs types de menaces :
Criminalité urbaine : Les grandes villes comme Manille, Cebu ou Davao connaissent une forte activité criminelle, avec des cas de vols, d’agressions, d’enlèvements, d’extorsions, parfois ciblant des étrangers. Les quartiers festifs et touristiques, notamment à Manille, restent à risque, en particulier la nuit.
Piraterie et criminalité maritime : Les eaux du sud du pays, notamment la mer de Sulu et une partie de la mer des Célèbes, demeurent des zones à haut risque en raison de la présence de groupes armés pratiquant la piraterie, les enlèvements contre rançon et les attaques de bateaux.
Guérillas armées : Deux menaces principales subsistent :
Le Parti communiste des Philippines - Nouvelle armée populaire (CPP-NPA), actif dans plusieurs régions (Luzon, Masbate, Negros, Leyte, Samar, Mindoro).
Les groupes djihadistes liés à l’État islamique (Abu Sayyaf, Daulah Islamiyah), implantés dans le sud du pays (Mindanao, Basilan, Tawi-Tawi, Sulu, Palawan). Malgré les opérations militaires intensifiées, ces groupes conservent une capacité de nuisance, notamment sous forme d’attentats, d’enlèvements et d’attaques isolées.
Violence politique : les assassinats politiques sont légion et l’inter-connexion entre banditisme, anciens groupes insurgés et élus est très forte. Cela s’observe principalement à Mindanao. Les différentes familles régnantes des Philippines profitent de cette politique locale corrompue pour faire élire des députés et asseoir leur pouvoir. Par ailleurs, la division entre Marco Jr et Sara Duterte, pourtant alliés, pourrait générer des affrontements entre leurs clans. Un nouvel acteur émergent, ou ré-émergent, le clan Aquino, pourrait aussi venir s’ingérer dans cette guerre de pouvoir et en renforcer encore le niveau de violence.
Le pays reste extrêmement vulnérable aux catastrophes naturelles :
Typhons violents fréquents entre juin et décembre.
Glissements de terrain, particulièrement dans les zones montagneuses ou déboisées.
Activité volcanique élevée, avec des volcans actifs comme le Taal ou le Mayon, régulièrement en alerte.
En 2024, plusieurs typhons destructeurs ont affecté le centre et le nord de l’archipel, causant d'importants dégâts matériels et des pertes humaines.
Les déplacements dans le sud du pays, en particulier à Mindanao, Basilan, Sulu et Tawi-Tawi, sont formellement déconseillés, même avec escorte. Les attaques contre des cibles étrangères, bien que rares, sont possibles.
Les déplacements à Manille et dans les grandes villes sont envisageables sous conditions.
Les zones rurales, les îles du sud et certaines provinces isolées présentent des risques élevés. Il est recommandé de consulter régulièrement les autorités locales ou diplomatiques avant tout déplacement dans ces zones.