SOMALIE
Empêtrée dans une guerre civile depuis les années 1990, la Somalie reste en 2025 dans une situation sécuritaire et humanitaire catastrophique, marquée par l’absence d’un État pleinement fonctionnel, l’emprise territoriale de groupes islamistes armés et une crise alimentaire persistante.
Le pays est toujours divisé entre : le gouvernement fédéral de Mogadiscio, appuyé par une force de transition de l'Union africaine (ATMIS, remplaçante d’AMISOM), le groupe djihadiste Al-Shabaab, qui contrôle une partie importante du centre-sud du pays, des milices claniques et communautaires, souvent en lutte entre elles ou contre le pouvoir central, et deux entités nordistes semi-indépendantes : le Puntland, qui revendique une large autonomie, et le Somaliland, qui réclame l’indépendance de facto depuis 1991.
En 2024, Al-Shabaab a démontré sa résilience et sa capacité de nuisance. Le groupe, lié à Al-Qaïda, conserve un pouvoir d’imposition dans plusieurs régions, tire des revenus du commerce du charbon, du bois et de la contrebande, et mène régulièrement des attaques :
Contre les forces de sécurité somaliennes,
Contre des bases militaires africaines (notamment éthiopiennes, ougandaises),
Contre des hôtels, institutions, et rassemblements civils à Mogadiscio ou à Beledweyne.
Plusieurs attentats massifs ont encore été recensés en 2024, notamment à l’aide de véhicules piégés et d’explosifs artisanaux, entraînant des dizaines de morts parmi les civils.
La défaillance de l’État somalien entretient une crise humanitaire dramatique :
Près de 6 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire.
On compte plus de 2,5 millions de déplacés internes.
Des régions entières sont confrontées à la famine, aggravée par le dérèglement climatique, la sécheresse, et les entraves à l’aide humanitaire posées par les groupes armés.
La situation est exacerbée par le contexte régional : conflit au Soudan, tensions au Tigré et au Darfour, mouvements de réfugiés à travers la frontière avec l’Éthiopie et le Kenya.
Tout le territoire somalien est classé à très haut risque. Il est formellement déconseillé de s’y rendre, sauf missions humanitaires sous protection armée.
Les attaques terroristes sont quasi hebdomadaires.
Les risques d’enlèvement sont élevés, y compris à Mogadiscio.
Le risque maritime persiste : la piraterie dans le golfe d’Aden, bien qu’en déclin structurel, reste un sujet de préoccupation.
Le terrorisme transfrontalier (vers le Kenya, l’Éthiopie) pourrait s’intensifier si Al-Shabaab étend ses opérations.
Tout projet de mission en Somalie doit faire l’objet d’une évaluation approfondie, d’un dispositif de sécurité renforcé, et d’une coordination étroite avec les partenaires locaux et internationaux.