Empêtrée dans une guerre civile depuis les années 1990, la Somalie fait face à une situation catastrophique, tant sur le plan social que sécuritaire. Le pays est divisé entre des factions aux intérêts très divergents : d’un côté, le gouvernement fédéral soutenu par la mission de l’ONU AMISOM ; de l’autre, diverses milices tribales, clans armés ou mouvements islamistes (ISIS, Al-Shabaab). Enfin, deux territoires du nord revendiquent une large autonomie (Puntland), voire une indépendance totale (Somaliland).
En 2022, cette guerre civile reste essentiellement un conflit de faible intensité, sans véritable ligne de front et sans bataille rangée.
Néanmoins, les attentats sont monnaie courante (voir l’attentat à la bombe de novembre 2022 qui a fait au moins 100 morts à Mogadiscio) ainsi que les attaques contre les forces de sécurité ou les contingents de l’ONU.
Ce climat permanent de tension sécuritaire contribue à accroître les tensions politiques au sein du pays, la vie démocratique restant globalement archaïque et la liberté de la presse quasi inexistante.
Ces défaillances de l’État somalien entraînent également une véritable crise alimentaire : près de 6 millions d’habitants sont en situation d’insécurité alimentaire, tandis que 2,8 millions ne peuvent se nourrir quotidiennement.
Cette situation catastrophique de famine généralisée, initialement causée par un climat particulièrement hostile, a été aggravée par la crise du COVID et par le conflit entre l’État éthiopien voisin et les rebelles du Tigré.
La Somalie est donc un pays à haut risque, avec des attaques terroristes quasi hebdomadaires et une situation sociopolitique sous haute tension. Il est impératif de prévoir une sécurité accrue avant de s’y rendre.