TADJIKISTAN
Le Tadjikistan reste en 2025 dans une position géopolitique délicate, tiraillé entre ses différends régionaux, sa crainte de l’instabilité afghane et ses ambitions sécuritaires internes.
Depuis les affrontements sanglants de 2022 (300 morts, plusieurs milliers de blessés), le conflit frontalier avec le Kirghizistan autour de la rivière Isfara et du point de distribution d’eau de Golovnaïa reste latent. En 2024, plusieurs incidents armés mineurs ont été signalés dans la vallée de Ferghana, zone hautement militarisée. Malgré une reprise du dialogue entre Douchanbé et Bichkek, la frontière reste sous haute tension, avec des risques de reprise des combats.
La prise de Kaboul par les Talibans continue d’inquiéter fortement le régime de Emomali Rahmon, au pouvoir depuis 1992. Très hostile aux Talibans, le gouvernement tadjik redoute une contagion islamiste dans ses régions du sud, à majorité religieuse conservatrice, et craint une radicalisation de la jeunesse. En 2024, plusieurs arrestations de prédicateurs islamistes et d’étudiants revenant de madrasas étrangères ont été rapportées.
Le Tadjikistan a renforcé ses coopérations sécuritaires avec la Chine, perçue comme un allié fiable contre les risques afghans, et marginalisé en partie son alliance traditionnelle avec la Russie, désormais concentrée sur l’Ukraine.
Le pays reste officiellement stable, mais gouverné de manière autoritaire par le président Rahmon et son clan. L’opposition politique est quasi inexistante, les médias sont censurés, et les libertés civiles très limitées. La répression contre les populations du Gorno-Badakhchan (région autonome à majorité ismaélienne) s’est poursuivie, avec des arrestations massives après les émeutes de 2022.
Le pays est relativement sûr dans les grandes villes et les régions centrales (Douchanbé, Khoudjand).
En revanche, les zones frontalières du sud (avec l’Afghanistan), ainsi que certaines zones du Gorno-Badakhchan, sont fortement déconseillées : trafic de drogue, contrebande, insécurité transfrontalière et tension ethnique y sont présents.
L’armée et les forces de sécurité pratiquent des contrôles fréquents et parfois arbitraires, notamment à l’encontre des étrangers.
Éviter tout déplacement dans les zones frontalières avec le Kirghizistan et l’Afghanistan.
À Douchanbé, une vigilance normale suffit, mais les déplacements doivent être déclarés aux autorités dans certaines zones.
Prendre en compte les fortes restrictions religieuses, notamment sur les pratiques islamiques non contrôlées par l’État.