TUNISIE
La Tunisie traverse en 2025 une crise politique, économique et sociale persistante, dans un climat de régression démocratique depuis la concentration des pouvoirs entre les mains du président Kaïs Saïed. Le pays, bien que globalement stable sur le plan sécuritaire, est fragilisé par un autoritarisme croissant, une économie à bout de souffle et des tensions sociales récurrentes.
Depuis le coup de force institutionnel de 2021 (suspension du Parlement, puis adoption d’une nouvelle Constitution), le président Saïed gouverne par décret. En 2024, la dissolution de plusieurs partis d’opposition, la mise au pas de l'appareil judiciaire et l’arrestation de journalistes et syndicalistes critiques du pouvoir ont suscité de vives préoccupations internationales.
La Tunisie glisse vers un autoritarisme institutionnalisé, avec une marginalisation des corps intermédiaires, notamment l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Les manifestations sociales sont régulièrement dispersées, parfois violemment, et les tensions avec la société civile sont en hausse.
L’économie tunisienne reste très dégradée :
Faible croissance, inflation élevée, chômage massif, notamment chez les jeunes diplômés,
Négociations difficiles avec le FMI, en raison du refus du président d’appliquer certaines réformes structurelles impopulaires,
Dépendance accrue à l’égard de l’aide bilatérale européenne, notamment sur la question migratoire.
Le secteur touristique se redresse lentement après l’effondrement post-COVID, mais reste vulnérable. Les inégalités régionales sont criantes, et les zones du sud (Gafsa, Kébili, Tataouine) connaissent toujours un chômage endémique et un sentiment d’abandon de la part de l’État central.
Des manifestations violentes ont eu lieu en 2024 dans plusieurs villes, suite à des cas de violences policières (notamment la mort d’un jeune lors d’une interpellation à Sfax), à la crise migratoire (présence de migrants subsahariens bloqués à la frontière libyenne) et aux coupures d’eau et d’électricité dans les régions rurales.
Le risque terroriste, bien qu’en net recul, reste présent dans les zones frontalières avec l’Algérie et la Libye, où des groupes résiduels djihadistes profitent de la porosité des frontières.
Les déplacements dans les zones sud du pays (frontière algéro-libyenne) nécessitent des mesures de sécurité renforcées : accompagnement local, itinéraires validés à l’avance, évitement des zones désertiques isolées.
Les grandes villes comme Tunis, Sfax et Sousse sont sûres, mais des mouvements sociaux peuvent s’y produire sans préavis.
Vigilance recommandée lors des périodes électorales ou commémoratives, où des tensions peuvent resurgir.