Depuis le Printemps Arabe il y a dix ans, la Tunisie reste sous tension. Les rares réformes ne sont pas parvenues à redresser une économie en déclin ou à améliorer le sort des jeunes, fortement touchés par le chômage. La crise du COVID est venue frapper durement le pays : en 2021 les revenus liés au secteur du tourisme ont chuté de 25 %, une catastrophe pour ce pays touristique. Face à un gouvernement incapable d’enrayer cette faillite économique, la Tunisie fait face à une érosion et un discrédit de ses institutions régaliennes : preuve de cette défiance, certains citoyens préfèrent fuir la police plutôt que d’être contrôlés par ces fonctionnaires souvent corrompus.
Cet état de faillite des institutions a généré diverses tensions sociales et politiques à l’intérieur du pays, avec un nombre important de manifestations dans le cadre d’un mouvement social d’ampleur. Mais surtout, la crise intérieure a débouché en Juillet 2021 sur un coup d’État institutionnel : le président Kaïs Saïed a profité des manifestations pour renvoyer le Premier Ministre Hichem Mechichi et son gouvernement. Cet événement a entraîné l’intervention de l’armée ainsi que d’importantes mobilisations dans les deux camps.
La Tunisie doit donc être considérée comme un pays instable politiquement, avec un risque d’évolution violente de la situation. Par ailleurs, la criminalité et la corruption des agents publics sont aussi omniprésentes, faisant peser un risque important sur la sécurité des voyageurs étrangers. Tout déplacement dans le pays nécessite donc une analyse préalable de la situation. C’est particulièrement le cas dans le sud de la Tunisie, territoire excentré où le risque terroriste reste non négligeable du fait de la proximité avec la frontière algéro-libyenne : pour des déplacements dans cette partie du pays, les voyageurs doivent absolument prévoir un dispositif sécuritaire renforcé.