Les années 2020 à 2022 ont été tragiques pour la Tunisie. Le plus petit pays d’Afrique du Nord a dû faire face à plusieurs défis.
Sur le plan économique, la Tunisie se trouve dans une situation critique. Le tissu économique du pays repose essentiellement sur le tourisme et sa croissance s’est effondrée en raison des restrictions de voyage liées aux mesures sanitaires anti-COVID. En 2019, les villes balnéaires de Djerba et Zarzis ont accueilli près de deux millions de touristes. En 2021, elles n’ont pu accueillir que 180 000 touristes. Des études gouvernementales estiment que les revenus du secteur touristique ont diminué de 25 % en2021, mais ces chiffres sont probablement sous-estimés.
Cet effondrement économique a entraîné un certain nombre de tensions sociales et politiques au sein du pays, avec un nombre important de manifestations dans le cadre d’un mouvement social plus large.
Depuis le Printemps arabe, il y a dix ans, le pays reste sous tension, car les réformes timides n’ont pas réussi à redresser une économie en déclin ni à améliorer le sort des jeunes, fortement touchés par le chômage. Le pays est donc confronté à une érosion de ses institutions et à un discrédit de son pouvoir souverain : certains citoyens préfèrent fuir la police plutôt que d’être contrôlés, un contrôle policier signifiant souvent l’obligation de payer une somme importante au policier. Le problème de la corruption des agents publics contribue à fragiliser l’économie et la cohésion sociale, entraînant des fraudes et des actes criminels de plus en plus fréquents.
Pour preuve de ce manque de cohésion sociale, d’importantes manifestations ont eu lieu depuis l’été 2022 et la mort d’un jeune Tunisien lors d’une course-poursuite avec la police. Ces manifestations ont donné lieu à des violences et à de nombreux blessés.
Dans ce pays complexe, une région est particulièrement touchée par ces différentes problématiques : le sud du pays. C’est de cette région qu’est parti le printemps arabe il y a dix ans, car c’est la région la plus sèche et la plus pauvre du pays. Le chômage y est endémique et, plus qu’ailleurs, la population se sent abandonnée par l’État central. Les manifestations sont donc fréquentes dans le sud. Et le risque terroriste est plus important qu’au nord en raison de la présence de réseaux terroristes profitant du désert, de la misère locale et de la proximité de la frontière algéro-libyenne.
Tout voyage dans le sud du pays, où le risque terroriste reste élevé, nécessite donc des mesures de sûreté et de sécurité appropriées.