VENEZUELA
Le Venezuela reste, en 2025, dans une situation économique, humanitaire et sécuritaire profondément dégradée. Malgré quelques gestes diplomatiques et des velléités d’ouverture, le pays continue de faire face à des tensions internes, des affrontements géopolitiques régionaux, et une désagrégation de son tissu social.
Le litige territorial avec le Guyana autour de l’Essequibo s’est accentué en 2024, après l’organisation d’un référendum controversé au Venezuela réaffirmant ses revendications sur la région. Bien que les tensions n’aient pas dégénéré en conflit armé, le déploiement militaire vénézuélien à la frontière, ainsi que la présence de navires britanniques dans les eaux guyaniennes, maintiennent la situation en état de crise diplomatique latente, avec un risque d’incident armé ponctuel.
Le président Nicolas Maduro, soutenu par les forces armées, conserve le pouvoir au prix d’un renforcement autoritaire, de la répression des opposants, et du soutien actif de conseillers russes et iraniens. En 2024, les élections présidentielles se sont tenues dans un climat d’opacité, émaillées d’accusations de fraude. L’opposition, en exil ou marginalisée, reste divisée et affaiblie.
Malgré l’éviction progressive de Juan Guaidó, désormais en retrait, l’alternative démocratique reste présente à travers des figures locales et des mobilisations sociales, régulièrement réprimées par la police et les forces paramilitaires pro-gouvernementales.
Le Venezuela est confronté à une inflation toujours élevée, à une dévalorisation du bolivar, malgré une dollarisation officieuse, et à une dépendance accrue aux exportations pétrolières, avec un appareil de production délabré.
Les sanctions internationales, bien que partiellement allégées par les États-Unis en échange d'engagements électoraux, continuent d’impacter la population.
Sur le plan humanitaire, plus de 7 millions de Vénézuéliens ont fui le pays depuis 2015, les pénuries de médicaments, d’eau potable et de nourriture sont chroniques, et l’insécurité alimentaire touche près de la moitié de la population.
Le pays fait face à une explosion de la criminalité (enlèvements, extorsions, assassinats), à une présence grandissante de groupes criminels armés, y compris dans les zones rurales, et à des zones entières (notamment minières) échappant au contrôle de l’État et contrôlées par des mafias locales ou des milices bolivariennes.
Les déplacements internes sont particulièrement risqués, notamment entre les grandes villes, dans les régions amazoniennes et frontalières (Colombie, Brésil, Guyana).
Tous les déplacements doivent être strictement encadrés : guides locaux, itinéraires sécurisés, contacts diplomatiques.
Caracas, Maracaibo, San Cristobal : villes à haut risque, où les enlèvements express et les agressions armées sont fréquents.
Le risque d’arrestation arbitraire de ressortissants étrangers, notamment de journalistes ou de membres d’ONG, demeure élevé.